Robert FAURISSON
18 juin 1996
Affaire Notin:
les organisations juives
font la loi
Depuis 1990, Bernard Notin, maître de conférences
en sciences économiques à l'Université Lyon III, ne peut plus
exercer son métier, parce qu'ainsi en ont décidé - envers et contre
les lois de la République - les institutions et les organisations
juives de Lyon représentées par le Dr Marc Aron (1) ainsi que
l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Tout le monde se tait devant cette anomalie : les
collègues de B. Notin, le président de son université, le ministre
de l'Éducation nationale, la Ligue des droits de l'homme,
les grands médias. On se tait, soit parce qu'on approuve un tel
excès de pouvoir, soit parce qu'on a peur de ces organisations
qui sont capables, on le sait, de déclencher à volonté la chasse
aux hérétiques.
Le 7 juin 1994, quand le quotidien Le Monde a cru devoir annoncer
que le maître de conférences allait être mis à la disposition
de l'Université Mohamed Ier d'Oujda (Maroc) sur la demande du
doyen de la faculté de sciences économiques, l'UEJF a exercé de
telles pressions sur le plan international que cette université
a, dans les quarante-huit heures, fait savoir qu'elle n'envisageait
pas d'engager B. Notin.
Le quotidien Le Monde s'est, dès le début, particulièrement
acharné sur la victime. En particulier, il a servi d'organe de
transmission aux chasseurs de révisionnistes avec un article d'Edwy
Plenel intitulé: "Un article jugé raciste et révisionniste suscite
des protestations" (28/29 janvier 1990, p. 9).
Le crime de l'universitaire était d'avoir signé, dans une revue
spécialisée au tirage confidentiel et publiée avec le concours
du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), un article
iconoclaste sur le rôle des médias en France (Économies
et sociétés, No. 8/1989, Presses universitaires de Grenoble, décembre
1989, p. 117-133). En passant, l'auteur évoquait le traitement,
par ces médias, du sujet des chambres à gaz homicides; il laissait
voir son scepticisme sur l'existence de ces abattoirs chimiques
et donnait pour référence, à ce propos, le livre de Serge Thion:
Vérité historique ou vérité politique? (La Vieille Taupe, 1980).
La campagne alors déclenchée contre le jeune enseignant
(trente-neuf ans, cinq jeunes enfants, salaire unique) allait
passer les bornes de ce qu'on a pu connaître en la matière. La
Revue d'histoire révisionniste en a traité et je n'y reviendrai
pas (2). Le 11 juillet 1990, le tribunal de grande instance de
Paris condamnait B. Notin sur le fondement de l'article 1382 (dommage
causé à autrui) à verser 25 000 F de dommages-intérêts au Mouvement
contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). Jugement
confirmé par un arrêt du 15 mai 1991. En appel, la condamnation
était portée à 29 000 F.
Sur le plan administratif, le Conseil national de
l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) décidait
également de prendre une sanction mais l'affaire est, aujourd'hui
encore, pendante devant le Conseil d'État. B. Notin a tenté
de reprendre ses cours mais les organisations juives sont venues
sur place pour l'en empêcher. Chaque année, régulièrement, il
demande par écrit au président de son université de l'affecter
à une tâche d'enseignement et de lui fournir, en conséquence,
un "emploi du temps".
Il ne reçoit aucune réponse à ses lettres. Le 3
février 1993, il avait été conduit à signer un communiqué de presse
à valeur d'abjuration publique.
Dans ce texte, après avoir protesté contre le sort
qui lui était fait ("On prétend de nouveau, illégalement, et par
la pression physique, m'interdire d'enseigner et d'exercer le
métier pour lequel les contribuables me paient"), il déclarait
qu'il ne remettait pas en cause l'existence du génocide des juifs
ainsi que des chambres à gaz nazies; il ajoutait que son ambition
n'avait jamais été de "réécrire l'histoire de travers" et concluait
notamment: "Si j'ai causé, involontairement, la moindre souffrance
à qui que ce soit, je lui en demande pardon". Peine perdue: l'obstruction
continuait.
Le dernier cours de B. Notin remonte au 2 mai 1990.
Depuis plus de six ans, la situation du maître de conférences,
aujourd'hui âgé de quarante-cinq ans, constitue une anomalie du
point de vue de la loi et du droit. Les organisations juives savent
qu'aucune loi ne les autorise à prendre de telles sanctions de
fait. Ces organisations portent atteinte au droit de chacun d'exercer
le métier pour lequel il est payé. Quant aux autorités de l'Éducation
nationale, elles ne peuvent ignorer qu'un fonctionnaire a le droit,
dans l'exercice de sa fonction, à la protection de l'État.
Les institutions et les organisations juives, porte-parole
de la communauté juive, bénéficient, en France, de privilèges.
L'affaire Notin montre qu'elles peuvent dicter leur loi à l'État.
Je ne connais, dans notre pays, aucune autre institution, aucune
autre organisation, aucune autre communauté capable de déclencher
une affaire de ce genre, de persécuter un homme avec cet acharnement,
de le poursuivre jusque dans l'exil, et tout cela, sinon avec
l'approbation de tous, du moins dans le silence général.
On aime à répéter qu'en France "les juifs sont comme
tout le monde". Personnellement, au vu de l'affaire Notin, j'ai
peine à le croire.
(1) Le Dr Marc Aron porte, plus que personne, la
responsabilité de la situation qui m'a été faite pendant dix-sept
ans et qui est aujourd'hui faite, depuis plus de six ans, à B.
Notin. Le Dr M. Aron présidait, à la fin des années soixante-dix,
le comité de liaison des institutions et organisations juives
de Lyon; membre éminent de la loge, exclusivement juive, des B'naï
B'rith, il présidait également la section européenne du Congrès
juif mondial. Pour sa situation au début des années quatre-vingt-dix,
voy. Emmanuel Ratier, Mystères et secrets du B'naï B'rith, la
plus importante organisation juive internationale, Facta, 1993,
p. 284-287.
(2) Voy., en particulier, la Revue d'histoire révisionniste
No. 1, p. 143-146; No. 2, p. 155-162; No. 3, p. 206.