"En tant que corps centralisé,
l'Égypte est déjà un cadavre, surtout si l'on tient
compte de l'affrontement de plus en plus dur entre musulmans
et chrétiens. Sa division en provinces géographiques distinctes
doit être notre objectif politique pour les années 1990,
sur le front occidental.
Une fois l'Égypte ainsi disloquée et privée de pouvoir
central, des pays comme la Libye, le Soudan, et d'autres
plus éloignés, connaîtront la même dissolution. La formation
d'un État copte en Haute-Égypte, et celle
de petites entités régionales de faible importance, est
la clef d'un développement historique actuellement retardé
par l'accord de paix, mais inéluctable à long terme.
En dépit des apparences, le front Ouest présente moins de
problèmes que celui de l'Est. La partition du Liban en cinq
provinces... préfigure ce qui se passera dans l'ensemble
du monde arabe. L'éclatement de la Syrie et de l'Irak en
régions déterminées sur la base de critères ethniques ou
religieux doit être, à long terme, un but prioritaire pour
Israël, la première étape étant la destruction de la puissance
militaire de ces États.
Les structures ethniques de la Syrie l'exposent à un démantèlement
qui pourrait aboutir à la création d'un État chi'ite
le long de la côte, d'un État sunnite dans la région
d'Alep, d'un autre à Damas, et d'une entité druze qui pourrait
souhaiter constituer son propre État - peut-être
sur notre Golan - en tout cas avec l'Houran et le nord de
la Jordanie... Un tel État serait, à long terme,
une garantie de paix et de sécurité pour la région. C'est
un objectif qui est déjà à notre portée.
Riche en pétrole, et en proie à des luttes intestines, l'Irak
est dans la ligne de mire israélienne. Sa dissolution serait,
pour nous, plus importante que celle de la Syrie, car c'est
lui qui représente, à court terme, la plus sérieuse menace
pour Israël."
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