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ONZIÈME PROTOCOLE
Fondements de la nouvelle Constitution
Le Conseil d'État sanctionnera la puissance du souverain.
En tant que corps législatif officiel, il sera, pour ainsi dire,
un Comité destiné à lancer les ordres des gouvernants.
Voici donc un programme de la Constitution nouvelle que nous préparons
au monde. Nous ferons les lois, définirons les droits constitutionnels
et administratifs : 1° au moyen d'édits de la Chambre législative,
proposés par le président ; 2° au moyen d'ordres généraux et d'ordres
du Sénat et du Conseil d'État, et au moyen des décisions
du Cabinet, et, 3° lorsque le moment opportun se présentera, au
moyen d'un coup d'État.
Notre révolution
Ayant ainsi déterminé les grands traits de notre plan d'action,
nous allons discuter les détails qui peuvent nous être nécessaires
pour accomplir la révolution dans tous les rouages de la machine
de l'État, suivant le sens que j'ai déjà indiqué. Par ces
détails, j'entends la liberté de religion, l'élection des représentants
du peuple, et bien d'autres droits qui auront à disparaître de la
vie courante des hommes. S'ils ne disparaissent pas tous entièrement,
ils devront être radicalement transformés dès le lendemain du jour
où sera proclamée la Constitution nouvelle. Ce serait seulement
à ce moment précis qu'il n'y aurait plus aucun danger pour nous
à faire connaître toutes les innovations, et cela pour la raison
suivante : tout changement apparent, en un autre temps, pourrait
être dangereux, parce que s'il était introduit par la force, et
mis en vigueur strictement et sans discernement, il tendrait à exaspérer
le peuple qui redouterait de nouveaux changements dans des conditions
semblables. D'autre part, si ces changements devaient nous obliger
à accorder plus de concessions encore, le peuple dirait que nous
reconnaissons nos erreurs, et cela pourrait ternir la gloire de
l'infaillibilité du nouveau pouvoir. Il pourrait également dire
que nous avons été effrayés et contraints de céder. Et si tel était
le cas, le monde ne nous remercierait jamais, parce qu'il considère
comme son droit d'obtenir toujours des concessions. Si l'une ou
l'autre de ces impressions agissait sur l'esprit du public, ce serait
un immense danger pour le prestige de la Constitution nouvelle.
Il est essentiel pour nous que, dès cette proclamation, tant que
le peuple souffrira encore du brusque changement et sera dans un
état de terreur et d'indécision, il se rende compte que nous sommes
si puissants, si invulnérables, si pleins de force, qu'en aucun
cas nous ne prendrons ses intérêts en considération. Nous tiendrons
à ce qu'il soit convaincu que non seulement nous ignorons ses opinions
et ses désirs, mais que nous serons prêts à tout moment et en tous
lieux à réprimer énergiquement toute manifestation ou toute velléité
d'opposition. Nous ferons entendre au peuple que nous avons pris
tout ce que nous désirions et que nous ne lui permettrons jamais
de partager le pouvoir avec nous. Alors, la crainte lui fermera
les yeux, et il attendra patiemment la suite des événements.
Loups et moutons
Les Gentils sont comme un troupeau de moutons - nous sommes
les loups. Et savez-vous ce que font les moutons lorsque les loups
pénètrent dans la bergerie ? Ils ferment les yeux. Nous les amènerons
à faire de même, car nous leur promettrons de leur rendre toutes
leurs libertés après avoir asservi tous les ennemis du monde et
obtenu la soumission de tous les partis. J'ai à peine besoin de
vous dire combien de temps ils auront à attendre le retour de leurs
libertés.
Ce que cachent les Loges
Pour quelle raison avons-nous été conduits à imaginer notre
politique et à l'implanter chez les Gentils ? Nous la leur avons
inculquée sans leur en laisser comprendre le sens intime. Qu'est-ce
qui nous a poussés à adopter une telle ligne de conduite, sinon
ce fait que, race disséminée, nous ne pouvions atteindre notre objet
par des moyens directs, mais seulement par des moyens détournés
? Telle fut la cause réelle de notre organisation de la Maçonnerie,
dont ces pourceaux de Gentils n'ont pas approfondi le sens, ni même
soupçonné le but. Ils sont attirés par nous dans la multitude de
nos Loges, qui paraissent être uniquement maçonniques pour jeter
de la poudre aux yeux de leurs camarades.
Par la miséricorde de Dieu, son peuple élu fut dispersé, et cette
dispersion, qui parut au monde comme notre faiblesse, a constitué
toute notre puissance, laquelle nous a conduits au seuil de la souveraineté
universelle.
Il nous reste peu de chose à ajouter à ces fondations pour atteindre
notre but.
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DOUZIÈME
PROTOCOLE
La liberté
Le mot « liberté », qui peut être interprété de diverses
manières, nous le définirons ainsi : « La liberté est le droit de
faire ce qui est permis par la loi ». Une telle définition nous
sera utile en ce sens qu'elle nous réserve de déterminer où il y
a et où il n'y aura pas de liberté, pour la simple raison que la
loi permettra seulement ce qui peut satisfaire nos désirs.
La presse
Envers la presse, nous nous conduirons de la manière suivante
: - Quel est actuellement le rôle joué par la presse ? Elle sert
à déchaîner sur les peuples les plus violentes passions, ou, quelquefois,
des luttes égoïstes de partis qui peuvent être nécessaires à nos
desseins. Elle est souvent creuse, injuste, fausse, et la plupart
ne comprennent en rien ses intentions véritables. Nous la mettrons
sous le joug et la conduirons avec des rênes solides ; nous devrons
également nous assurer le contrôle de toutes les formes de publications.
Il ne serait d'aucune utilité pour nous de contrôler les journaux,
si nous restions exposés aux attaques des brochures et des livres.
Nous ferons du produit de la publicité, actuellement si coûteuse,
une ressource avantageuse pour notre gouvernement, en introduisant
un droit de timbre spécial et en contraignant les éditeurs et les
imprimeurs à nous verser une caution afin de garantir notre gouvernement
contre toutes espèces d'attaques de la part de la presse. En cas
d'attaque, nous répondrions de tous côtés par des amendes. Ces mesures,
timbres, cautions, amendes, seront une importante source de revenus
pour le gouvernement. Certainement, des organes de partis ne regarderont
pas à payer de fortes amendes, mais, après une seconde attaque sérieuse
contre nous, nous les supprimerons totalement. Nul ne pourra impunément
toucher au prestige de notre infaillibilité politique. Pour interdire
une publication, nous trouverons le prétexte suivant : - la publication
qui vient d'être supprimée excitait, dirons-nous, l'opinion publique,
sans aucune raison ou aucun fondement. Je vous prie de bien remarquer
que, parmi les publications agressives, se trouveront celles qui
auront été créées par nous dans ce dessein ; mais ces dernières
n'attaqueront notre politique que sur les points où nous nous serons
proposé un changement.
La censure
Aucune information n'atteindra la société sans passer par
notre contrôle. Ceci est déjà pour nous un point acquis par le fait
que toutes les nouvelles sont reçues de toutes les parties du monde
par un petit nombre d'agences qui les centralisent. Lorsque nous
serons arrivés au pouvoir, ces agences nous appartiendront entièrement
et ne publieront que les nouvelles qu'il nous plaira de laisser
paraître.
Si, dans les conditions actuelles, nous avons réussi à obtenir,
sur la société des Gentils, un contrôle tel qu'elle n'entrevoie
les affaires du monde qu'à travers des lunettes colorées que nous
lui avons mises devant les yeux ; si, dès maintenant, aucune barrière
ne peut nous empêcher de pénétrer les secrets d'État, ainsi
que les nomme la stupidité des Gentils, quelle ne sera pas notre
situation, lorsque nous serons officiellement reconnus comme les
dirigeants du monde, dans la personne de notre Empereur mondial
?
Revenons à l'avenir de la presse. Celui qui voudra devenir éditeur,
libraire ou imprimeur, devra obtenir un certificat et une licence
qui, en cas de désobéissance, lui seraient retirés. Les canaux par
lesquels la pensée humaine trouve son expression seront mis entre
les mains de notre gouvernement, qui les utilisera comme organe
éducateur et qui empêchera ainsi le public d'être dérouté par le
« progrès » idéalisateur et par le libéralisme.
Le progrès
Qui d'entre nous ne sait que cet insigne bienfait mène tout
droit à l'utopie d'où naquirent l'anarchie et la haine de l'autorité
? Et cela pour la simple raison que le « progrès », ou plutôt l'idée
d'un progrès libéral, donne aux hommes des pensées différentes d'émancipation,
sans leur assigner aucune limite. Tous les soi-disant libéraux sont
des anarchistes, sinon dans leurs actes, du moins dans leurs idées.
Chacun d'eux court après le fantôme de la liberté, pensant qu'il
peut faire tout ce qui lui plaît, c'est-à-dire tombant dans un état
d'anarchie pour autant qu'il fait de l'opposition par pur amour
de l'opposition.
Littérature et journalisme
Discutons maintenant sur la publication des livres. Nous
les taxerons de la même manière que les quotidiens - autrement dit
par le moyen de timbres de régie et de cautions. Mais, sur les livres
de moins de 300 pages, nous doublerons l'impôt. Nous rangerons cette
sorte de livre parmi les brochures, de manière à restreindre la
publication des périodiques qui constituent la forme la plus virulente
du poison imprimé. Ces mesures obligeront également les écrivains
à publier de si longs ouvrages qu'ils seront peu lus du public,
surtout en raison de leur prix élevé. Nous-mêmes publierons des
livres bon marché, afin d'instruire et de fixer l'esprit public
dans le sens qui nous convient. L'impôt réduira la production de
la littérature sans sujet spécial, purement récréative ; et le fait
qu'ils seront responsables devant la loi mettra les auteurs entre
nos mains. Celui qui voudrait nous attaquer avec sa plume ne trouverait
pas d'éditeur.
Avant d'imprimer un ouvrage quelconque, l'éditeur ou l'imprimeur
devra obtenir des autorités un permis de publier ledit ouvrage.
Ainsi nous connaîtrons d'avance toute conspiration contre nous,
et nous pourrons la frapper à la tête en prévenant le complot et
en publiant une explication.
La littérature et le journalisme sont les deux puissances d'éducation
les plus importantes ; pour cette raison, notre gouvernement achètera
le plus grand nombre de périodiques. Nous neutraliserons ainsi la
mauvaise influence de la presse indépendante, et nous acquerrons
un empire énorme sur l'esprit humain. Si nous permettons dix périodiques
privés, nous en lancerons trente nous-mêmes, et ainsi de suite.
Mais le public ne doit pas avoir de ces mesures le plus léger soupçon
; aussi, les périodiques par nous publiés devront paraître de vues
et d'opinions contradictoires, inspirant ainsi confiance et présentant
une forme attrayante à nos ennemis sans défiance, qui tomberont
de la sorte dans notre piège et seront désarmés.
Au premier rang, nous placerons la presse officielle. Elle veillera
constamment à la défense de nos intérêts, et, par suite, son influence
sur le public sera relativement insignifiante. Au second rang, nous
placerons la presse semi-officielle, dont le devoir sera d'attirer
les tièdes et les indifférents. Au troisième rang, nous placerons
la presse qui se donnera l'air de nous faire opposition et qui,
dans l'une de ses publications, semblera notre adversaire. Nos véritables
ennemis croiront à la sincérité de cette opposition et nous laisseront
voir leurs cartes.
Tous les journaux défendront des partis différents - aristocratique,
républicain, révolutionnaire et même anarchiste - mais, bien entendu,
aussi longtemps seulement que dureront les Constitutions. Ces journaux,
comme le dieu indien Vichnou, auront des centaines de mains dont
chacune tâtera le pouls de la changeante opinion publique.
Quand le pouls s'accélérera, ces mains inclineront l'opinion publique
vers notre cause, car un sujet nerveux est facilement conduit et
subit aisément toutes sortes d'influences.
Si quelques bavards s'imaginent qu'ils répètent l'opinion de l'organe
de leur parti, ils ne répètent, en réalité, que notre propre opinion
ou celle que nous désirons. En pensant qu'ils suivent leur journal,
ils suivront, en réalité, le drapeau que nous ferons flotter devant
eux. Pour que notre armée de journaux puisse exécuter ce programme
dans son esprit, à savoir soutenir les différents partis, il nous
faudra organiser notre presse avec grand soin.
Sous le nom de « Commission centrale de la Presse », nous organiserons
des meetings littéraires où nos agents, inaperçus, donneront le
mot d'ordre et le mot de passe. En discutant et en contredisant
notre politique, toujours superficiellement, bien entendu, sans
toucher effectivement à aucune de ses parties essentielles, nos
organes mèneront des débats simulés avec les journaux officiels,
afin de nous donner un motif de définir nos plans avec plus d'exactitude
que nous ne le pouvions faire dans nos programmes préliminaires.
Mais ceci uniquement lorsqu'il y aura profit pour nous. Cette opposition
de la presse nous servira également à faire croire au peuple que
la liberté de la parole existe encore. A nos agents, elle donnera
l'opportunité de montrer que nos adversaires portent contre nous
des accusations dénuées de sens, puisqu'ils seront incapables de
découvrir une base réelle pour réfuter notre politique.
De telles mesures, échappant à l'attention publique, seront les
plus sûrs moyens de guider l'esprit du peuple et d'inspirer confiance
en notre gouvernement.
Grâce à ces mesures, nous pourrons exciter ou calmer l'esprit public
sur les questions politiques, lorsque cela nous deviendra nécessaire
; nous pourrons le persuader ou le dérouter en imprimant de vraies
ou de fausses nouvelles, des événements exacts ou contradictoires,
suivant la convenance de nos desseins. Les informations que nous
publierons dépendront de la disposition actuelle du peuple à accepter
telle sorte de nouvelles, et nous examinerons toujours soigneusement
le terrain avant d'y mettre le pied.
Les restrictions que nous imposerons - comme je l'ai dit - aux
publications privées nous permettront de rendre certaine la défaite
de nos ennemis, parce qu'ils n'auront aucun organe de presse à leur
disposition au moyen duquel ils pourraient donner libre cours à
leurs opinions. Nous n'aurons même pas à faire une réfutation totale
de leurs affirmations.
Les ballons d'essai que nous lancerons dans le troisième rang de
notre presse seront, s'il est nécessaire, réfutés par nous d'une
manière semi-officielle.
La franc-maçonnerie et la presse
Déjà il existe dans le journalisme français un système d'entente
maçonnique pour donner les mots d'ordre. Tous les organes de la
presse sont liés par des secrets professionnels mutuels, à la manière
des anciens augures. Aucun de ses membres ne dévoilera sa connaissance
du secret, si l'ordre n'a pas été donné de le rendre public. Pas
un seul éditeur n'aura le courage de trahir le secret qui lui a
été confié, car nul n'est admis dans le monde littéraire s'il ne
porte la marque de quelque acte ténébreux dans son passé. Au moindre
signe d'insoumission, la tache serait aussitôt révélée. Tant que
ces marques restent connues du petit nombre seulement, le prestige
du journaliste attire l'opinion publique à travers le pays tout
entier. Le peuple le suit et l'admire.
Les provinces
Nos plans doivent principalement s'étendre à la province.
Il nous est indispensable d'y créer des idées et des opinions telles
qu'à un moment donné nous les puissions lancer contre la capitale,
en les présentant comme les vues neutres des provinces.
Évidemment, la source et l'origine de ces idées ne seraient
pas changées - elles seraient nôtres.
Il est pour nous de toute nécessité qu'avant notre prise de possession
du pouvoir les grandes villes soient, pendant quelque temps, sous
l'influence de l'opinion des provinces, c'est-à-dire qu'elles connaissent
l'opinion de la majorité, opinion par nous préparée. Il nous est
nécessaire que les capitales, au moment critique et psychologique,
n'aient pas le temps de discuter un fait accompli, mais qu'elles
l'acceptent simplement parce qu'il a été approuvé par une majorité
dans les provinces.
Un régime infaillible
Lorsque nous arriverons à la période du nouveau régime -
c'est-à-dire pendant la période transitoire qui précédera notre
souveraineté -, nous ne permettrons à la presse de publier aucun
compte rendu d'affaires criminelles ; il faut que le peuple pense
que le nouveau régime est si satisfaisant que le crime même n'existe
plus.
Là où le crime sera commis, il ne devra être connu que de la victime
et de ceux qui, par hasard, en auront été les témoins, mais de ceux-là
seuls.
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TREIZIÈME PROTOCOLE
Nos serviteurs
Le besoin du pain quotidien obligera les Gentils à tenir
leurs langues et à rester nos humbles serviteurs. Ceux des Gentils
que nous pourrions occuper dans notre presse discuteront, sous nos
ordres, les faits que nous ne jugerions pas à propos de discuter
dans notre gazette officielle. Et, tandis que tous les genres de
discussion et de débats auront lieu de la sorte, nous ferons passer
les lois dont nous aurons besoin, puis nous les présenterons au
public comme un fait accompli.
Nul n'osera demander que ce qui a été décidé soit abrogé, tout
spécialement parce que nous aurons tout coloré de notre intention
d'aider au progrès. Alors, la presse détournera l'attention du public
par de nouvelles propositions. Vous savez vous-mêmes que nous avons
toujours appris au peuple à rechercher de nouvelles émotions.
L'opinion publique
Des aventuriers politiques, sans cervelle, précipiteront
la discussion de nouveaux problèmes, semblables à ceux qui, même
de nos jours, ignorent ce dont ils parlent. Les problèmes politiques
ne sont pas destinés à être connus du commun des mortels ; ils ne
peuvent être compris, comme je l'ai dit plus haut, que des gouvernements
qui ont, depuis des siècles, dirigé les affaires. De tout ceci,
vous pouvez conclure que nous n'en déférerons à l'opinion publique
que pour faciliter le travail de notre machinerie. Vous pouvez également
remarquer que nous cherchons l'approbation sur les diverses questions
non par des actes, mais par des paroles. Nous affirmons continuellement
que, dans toute la mesure possible, nous sommes guidés par l'espoir
et la certitude de servir le bien public.
Commerce et industrie
Afin de détourner les gens agités des questions politiques,
nous leur fournirons de nouveaux problèmes, concernant le commerce
et l'industrie, par exemple. Qu'ils s'excitent sur ces questions
tant qu'ils voudront. Les masses ne consentent à s'abstenir et à
se détacher de ce qu'elles croient être l'action politique que si
nous leur procurons de nouveaux amusements : le commerce, par exemple,
que nous essayons de leur faire passer comme question politique.
Nous-mêmes avons amené les masses à prendre part à la politique
pour nous assurer leur appui dans notre campagne contre les gouvernements
des Gentils.
Distraire pour mieux tromper
Pour les empêcher de se découvrir une nouvelle ligne de conduite
en politique, nous les distrairons également par toutes sortes de
divertissements : jeux, passe-temps, passions, maisons publiques.
Nous allons bientôt lancer des annonces dans les journaux, invitant
le peuple à prendre part à des concours de tout genre : artistiques,
sportifs, etc. Ces nouveaux divertissements distrairont définitivement
l'esprit public des questions qui pourraient nous mettre en conflit
avec la populace. Comme le peuple perdra graduellement le don de
penser par lui-même, il hurlera avec nous, pour cette raison bien
simple que nous serons les seuls membres de la société à même d'avancer
des idées nouvelles ; ces voies inconnues seront ouvertes à la pensée
par des intermédiaires qu'on ne pourra soupçonner être des nôtres.
Crédulité des Goïm
Le rôle des idéalistes libéraux sera définitivement terminé
quand notre gouvernement sera reconnu. Jusque-là, ils nous rendront
grand service, et c'est pourquoi nous essayerons d'incliner l'esprit
public vers toutes sortes de théories fantastiques qui pourraient
être avancées ou libérales. C'est nous qui avons, avec un succès
complet, tourné les têtes sans cervelle des Gentils vers le socialisme,
par nos théories progressistes ; on ne trouverait pas parmi les
Gentils un seul homme capable de s'apercevoir que, hors les cas
où il s'agit de découvertes matérielles ou scientifiques, il y a
toujours derrière le mot « progrès » un leurre quelconque. Car il
n'existe qu'un seul enseignement vrai dans lequel le « progrès »
n'a point de place. Le progrès, comme toute idée fausse, sert à
cacher la vérité pour que personne ne la sache que nous, le Peuple
élu de Dieu, pour en être le gardien.
Le monde aux mains des Juifs
Lorsque nous aurons le pouvoir, nos orateurs discuteront
les grands problèmes qui ont bouleversé l'humanité que nous amènerons,
enfin, sous notre joug béni.
Qui se doutera alors que tous ces problèmes furent lancés à notre
instigation, pour servir un plan politique que nul n'aura saisi
durant tant de siècles ?
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QUATORZIÈME
PROTOCOLE
La religion juive seule tolérée
Quand nous serons les maîtres de la terre, nous ne tolérerons
aucune religion que la nôtre, c'est-à-dire une religion n'admettant
qu'un seul Dieu à qui notre destin est lié par l'élection qu'il
fit de nous, et par qui est également déterminé le destin du monde.
Il faut, pour cette raison, que nous abolissions toutes les professions
de foi. Si, momentanément, le résultat obtenu est de faire des athées,
notre but n'en sera pas contrarié, mais cela servira d'exemple aux
générations futures qui écouteront notre enseignement sur la religion
de Moïse, religion dont la doctrine ferme et bien réfléchie nous
imposa le devoir de mettre toutes les nations sous nos pieds.
En agissant ainsi, nous insisterons également sur les vérités mystiques
de l'enseignement mosaïque, desquelles dépend, dirons-nous, toute
valeur éducative.
La paix dans l'esclavage
Puis, nous publierons, en toute occasion, des articles dans
lesquels nous comparerons notre avantageuse autorité à celle du
passé. L'état de bénédiction et de paix qui existera alors, bien
qu'il sera le fruit de longs siècles de perturbation, mettra encore
en relief le bienfait de notre nouveau gouvernement. Nous exposerons,
sous les couleurs les plus vives, les erreurs commises par les Gentils
dans leur administration. Nous soulèverons un tel dégoût pour l'ancien
régime que les nations préféreront la paix dans l'esclavage aux
droits que lui donnerait la liberté si haut exaltée, mais qui les
a si cruellement torturés, qui a épuisé les sources de l'existence
humaine et vers lesquels poussait seule, à vrai dire, une troupe
d'aventuriers qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient.
Les inutiles changements de gouvernement auxquels nous aurons poussé
les Gentils, pour ruiner leur édifice gouvernemental, auront tellement
fatigué les peuples, qu'ils préféreront tout endurer de nous dans
la crainte d'avoir à souffrir, de nouveau, les tourments et les
malheurs qu'ils auront subis. Nous attirerons une attention spéciale
sur les erreurs historiques des gouvernements des Gentils, erreurs
qui les conduisirent à martyriser l'humanité durant tant de siècles,
parce qu'ils n'entendaient rien à ce qui concerne le vrai bonheur
de la vie humaine, étant constamment à la recherche de plans fantastiques
de bien-être social. Car les Gentils ne se sont pas aperçus que
leurs plans, au lieu d'améliorer les rapports des hommes entre eux,
n'ont servi qu'à les rendre de plus en plus mauvais. Cependant,
ces rapports mutuels sont la base même de l'existence humaine. Toute
la force de nos principes et des mesures que nous prendrons pour
les appliquer consistera en ce que nous les interpréterons en les
mettant en contraste lumineux avec le régime tombé des anciennes
conditions sociales.
Notre religion et ses mystères
Nos philosophes exposeront tous les désavantages des religions
des Gentils, mais personne ne jugera jamais notre religion de son
vrai point de vue, parce que personne n'en aura jamais une connaissance
complète, à part les nôtres, qui ne se hasarderont, dans aucun cas,
à en dévoiler les mystères.
Littérature malsaine
et littérature de l'avenir
Dans les pays soi-disant dirigeants, nous avons fait circuler
une littérature malsaine, ordurière et dégoûtante. Nous continuerons
à laisser prévaloir cette littérature pendant un court espace de
temps, après l'établissement de notre gouvernement, afin qu'elle
fasse ressortir d'une manière plus frappante le contraste des enseignements
que nous donnerons du pinacle où nous serons élevés. Nos savants,
instruits tout exprès pour diriger les Gentils, feront des discours,
tireront des plans, ébaucheront des mots et écriront des articles
au moyen desquels nous influencerons les esprits, les inclinant
vers la science et les idées qui nous conviendront.
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QUINZIÈME
PROTOCOLE
Organiser la
révolution mondiale
Quand nous aurons obtenu le pouvoir, par des coups d'État
préparés par nous, de façon à ce qu'ils se produisent simultanément
dans tous les pays, et aussitôt après que les gouvernements respectifs
de ces derniers auront été officiellement proclamés incapables de
gouverner le peuple - il pourra s'écouler un temps considérable,
tout un siècle peut-être - nous ferons tous nos efforts pour empêcher
les conspirations de se tramer contre nous.
La terreur n'épargnera pas les sociétés
secrètes
Pour atteindre ce but, nous emploierons l'impitoyable moyen
des exécutions contre tous ceux qui pourraient prendre les armes
contre l'établissement de notre pouvoir.
L'institution d'une nouvelle société secrète quelconque tombera
aussi sous le coup de la peine de mort ; quant aux sociétés secrètes
qui existent actuellement et qui nous sont connues, celles qui servent
et ont servi notre cause, nous les dissoudrons et enverrons leurs
membres en exil au bout du monde.
Ce qui attend les francs-maçons non
juifs
C'est de cette manière que nous agirons avec les francs-maçons
Gentils qui pourraient en savoir plus long qu'il ne nous convient.
Nous tiendrons dans une perpétuelle crainte de l'exil tels francs-maçons
auxquels, pour une raison quelconque, nous ferions miséricorde.
Nous ferons passer une loi qui condamnera tous les anciens membres
des sociétés secrètes à être exilés d'Europe, où sera le centre
de notre gouvernement.
Les décisions de notre gouvernement seront irrévocables et nul
n'aura le droit d'en appeler.
Terreur et autocratie
Pour mettre sous la botte la société des Gentils, dans laquelle
nous avons si profondément enraciné la discorde et les dogmes de
la religion protestante, des mesures impitoyables devront être introduites.
De telles mesures montreront aux nations que notre puissance ne
peut être bravée. Nous ne devons tenir aucun compte des nombreuses
victimes qui devront être sacrifiées afin d'obtenir la prospérité
future.
Obtenir la prospérité, même au moyen de nombreux sacrifices, est
le devoir d'un gouvernement qui comprend que les conditions de son
existence ne consistent pas seulement dans les privilèges dont il
jouit, mais aussi dans la pratique de son devoir.
Fortifier le prestige de son pouvoir est la condition principale
de sa stabilité, et ce prestige ne peut s'obtenir que par une puissance
majestueuse et inébranlable qui se montrerait inviolable et entourée
d'un pouvoir mystique, par exemple, le pouvoir décrété par Dieu.
Telle fut, jusqu'à nos jours, l'autocratie russe, notre seule ennemie
dangereuse, si nous ne comptons pas le Saint-Siège. Rappelez-vous
le temps où l'Italie était inondée de sang ; elle ne toucha pas
un cheveu de la tête de Sylla, bien que ce fût lui qui fit couler
son sang.
Grâce à sa force de caractère, Sylla devint un dieu aux yeux du
peuple, et son audacieux retour en Italie le rendit inviolable.
La populace ne touchera pas celui qui l'hypnotise par son courage
et sa force d'âme.
De l'utilisé des Loges
Tant que nous n'aurons pas atteint le pouvoir, nous tâcherons
de créer et de multiplier les Loges de francs-maçons dans toutes
les parties du monde. Nous attirerons dans ces Loges tous ceux qui
peuvent revêtir la mentalité publique ou qui en sont déjà revêtus,
car ces Loges seront les principaux lieux où nous recueillerons
nos renseignements en même temps qu'elles seront des centres de
propagande.
La direction des Loges aux mains des
Juifs
Nous centraliserons toutes ces Loges sous une direction unique,
connue de nous seuls et constituée par nos Sages. Ces Loges auront
également leurs propres représentants, afin de masquer les véritables
dirigeants. Et ces dirigeants auront seuls le droit de désigner
les orateurs et de tracer l'ordre du jour. Dans ces Loges, nous
resserrerons les liens de toutes les classes socialistes et révolutionnaires
de la société. Les plans politiques les plus secrets nous seront
connus, et, dès qu'ils seront formés, nous en dirigerons l'exécution.
L'espionnage, arme juive
Presque tous les agents de la police internationale et secrète
seront des membres de nos Loges.
Les services de la police sont d'une extrême importance pour nous,
car ils peuvent masquer nos entreprises, inventer des explications
plausibles du mécontentement des masses, aussi bien que punir ceux
qui refusent de se soumettre.
Les Juifs, seuls maîtres des sociétés
secrètes
La plupart de ceux qui entrent dans les sociétés secrètes
sont des aventuriers qui, pour une raison ou pour une autre, veulent
se frayer un chemin dans la vie et qui ne sont point d'esprit sérieux.
Avec de tels hommes, il nous sera facile de poursuivre notre but
et nous leur ferons mettre notre machine en mouvement.
Si le monde entier en est bouleversé, c'est qu'il nous était nécessaire
de le bouleverser ainsi, afin de détruire sa trop grande solidité.
Si, au milieu de ce bouleversement, éclatent des conspirations,
cela voudra dire que l'un de nos plus fidèles agents est à la tête
desdites conspirations. Il est bien naturel que nous soyons le seul
peuple à diriger les entreprises maçonniques. Nous sommes le seul
peuple qui sache les conduire. Nous connaissons le but final de
toute action, tandis que les Gentils ignorent la plupart des choses
concernant la maçonnerie et ne peuvent même pas voir les résultats
immédiats de ce qu'ils font. Généralement, ils ne pensent qu'aux
avantages immédiats du moment et sont contents si leur orgueil est
satisfait par l'accomplissement de leurs intentions, et ils ne perçoivent
pas que l'idée originale ne leur revient pas, mais fut inspirée
par nous.
L'arrivisme des Goïm
Les Gentils fréquentent les Loges maçonniques par pure curiosité,
ou dans l'espoir de recevoir leur part des avantages qu'elles procurent
; et quelques-uns d'entre eux, afin de pouvoir discuter leurs idées
idiotes devant un auditoire. Les Gentils sont à l'affût des émotions
que donnent le succès et les applaudissements ; nous les leur distribuons
sans compter. C'est pourquoi nous les laissons remporter leurs succès
et tournons à notre avantage les hommes possédés par la vanité et
qui s'assimilent inconsciemment nos idées, convaincus de leur propre
infaillibilité et persuadés qu'eux seuls ont des idées et ne sont
pas soumis à l'influence d'autrui.
Vous ne vous doutez pas combien il est facile d'amener le plus
intelligent des Gentils à un degré ridicule de naïveté, en flattant
sa vanité, et, d'autre part, combien il est facile de le décourager
par le plus petit échec, ou simplement en cessant de l'applaudir
; on le réduit ainsi à un état de sujétion servile par la perspective
de quelque nouveau succès. Autant les nôtres méprisent le succès
et sont seulement anxieux de voir leurs plans réussir, autant les
Gentils aiment le succès et, pour son amour, sont prêts à lui sacrifier
la réussite de tous leurs plans. Ce trait caractéristique des Gentils
nous permet de faire aisément d'eux ce que nous voulons. Ceux qui
paraissent être des tigres sont aussi stupides que des moutons et
leurs têtes sont pleines de vide.
Nous les laisserons donc chevaucher, dans leurs rêves, sur le coursier
des vains espoirs de détruire l'individualité humaine par des idées
symboliques de collectivisme.
Ineptie du collectivisme
Ils n'ont pas encore compris et ne comprendront jamais que
ce rêve fou est contraire à la loi fondamentale de la nature, qui,
depuis le commencement du monde, créa les êtres différents les uns
des autres, afin de donner à chacun son individualité.
Le fait que nous avons été capables d'amener les Gentils à une
idée aussi erronée ne prouve-t-il pas, avec une clarté frappante,
quelle conception étroite, en comparaison de la nôtre, ils se font
de la vie humaine ? Là réside notre plus grand espoir de succès.
Massacres pour la cause
Combien clairvoyants étaient nos anciens Sages lorsqu'ils
nous disaient que, pour atteindre un but réellement grand, nous
ne devions pas nous arrêter devant les moyens, ni compter le nombre
des victimes devant être sacrifiées à la réalisation de la cause
! Nous n'avons jamais compté les victimes de la race de ces brutes
de Gentils, et, bien que nous ayons dû sacrifier un assez grand
nombre des nôtres, nous avons déjà donné à notre peuple une situation
dans le monde telle qu'il ne l'eût jamais rêvée. Un nombre relativement
restreint de victimes de notre côté a sauvé notre nation de la destruction.
Les francs-maçons doivent payer
Tout homme doit inévitablement finir par la mort. Il vaut
mieux hâter cette fin pour ceux qui entravent le progrès de notre
cause, plutôt que pour ceux qui la font avancer. Nous mettons à
mort les francs-maçons de telle manière que nul, en dehors de la
Fraternité, n'en peut avoir le moindre soupçon. Les victimes elles-mêmes
ne peuvent s'en douter à l'avance. Toutes meurent, quand il est
nécessaire, d'une mort apparemment naturelle. Connaissant ces faits,
la Fraternité n'ose protester contre ces exécutions.
Par ces moyens, nous avons coupé à sa racine même toute protestation
contre nos ordres pour autant que les francs-maçons eux-mêmes sont
en jeu. Nous prêchons le libéralisme aux Gentils, mais, d'autre
part, nous tenons notre propre nation dans une entière sujétion.
La vérité sur les lois et la puissance
des Gentils
Sous notre influence, les lois des Gentils furent obéies
aussi peu que possible. Le prestige de leurs lois a été miné par
nos idées libérales que nous avons introduites parmi eux. Les questions
les plus importantes, aussi bien politiques que morales, sont résolues,
par les Cours de Justice, de la manière que nous leur prescrivons.
L'administrateur de la Justice des Gentils envisage ces questions
à la lumière qu'il nous plaît de les lui présenter. Nous y parviendrons
grâce à nos agents et à des hommes avec lesquels nous paraissons
n'avoir aucune relation : opinions de la presse et autres moyens
; même des sénateurs, et d'autres personnages officiels, suivent
aveuglément nos avis.
Le cerveau du Gentil, étant d'un caractère purement bestial, est
incapable d'analyser et d'observer quoi que ce soit, et, plus encore,
de prévoir les conséquences que peut avoir un cas présenté sous
un certain jour.
Notre mission
C'est, précisément, dans cette différence de mentalité entre
les Gentils et nous-mêmes que nous pouvons aisément voir le signe
de notre élection par Dieu et de notre nature surhumaine ; il nous
suffit de la comparer au cerveau instinctivement bestial des Gentils.
Ils ne font que voir les faits, mais ne les prévoient pas, et sont
incapables d'inventer quoi que ce soit, à l'exception, peut-être,
de choses matérielles. De tout cela, il ressort clairement que la
nature elle-même nous a destinés à conduire et à gouverner le monde.
Nos lois seront courtes et claires
Quand l'heure viendra pour nous de gouverner ouvertement,
le moment sera venu aussi de montrer la douceur de notre régime
et d'amender toutes les lois. Nos lois seront brèves et concises,
ne demandant aucune interprétation ; tout le monde pourra les connaître
dans leurs moindres détails.
Obéissance absolue
Leur trait essentiel sera d'exiger l'obéissance absolue à
l'autorité, et ce respect de l'autorité sera porté à ses limites
extrêmes. Alors cessera tout abus de pouvoir.
Châtiments impitoyables contre les abus
de pouvoir
Chacun sera responsable devant l'unique pouvoir suprême,
nommément celui du souverain.
L'abus de pouvoir, de la part de qui que ce soit, exception faite
pour le souverain, sera si sévèrement puni qu'on perdra l'envie
d'essayer sa force à cet égard.
Nous surveillerons attentivement chacune des décisions prises par
notre Corps administratif, d'où dépendra le travail de la machine
départementale, parce que si l'administration se relâche le désordre
surgira partout. Pas un seul acte illégal, pas un seul abus de pouvoir
ne restera impuni.
Tous les actes de dissimulation ou de négligence volontaire de
la part des agents de l'administration disparaîtront dès qu'on aura
vu les premiers exemples de châtiment.
Le prestige de notre puissance exigera que des châtiments convenables
soient infligés, c'est-à-dire qu'ils soient durs, même dans le cas
de la plus insignifiante atteinte portée à ce prestige, en vue d'un
gain personnel. L'homme qui, par une peine même trop sévère, expie
son crime sera comme le soldat mourant sur le champ de bataille
de l'administration pour la cause de l'autorité, des principes et
de la loi ; cause qui n'admet aucune déviation de la voie commune
en faveur d'intérêts personnels, même pour ceux qui conduisent le
char de l'État. Ainsi, nos juges sauront que, en essayant
de montrer leur indulgence, ils violent la loi de la justice faite
pour imposer un châtiment exemplaire, en raison des fautes commises,
et non pour permettre au juge de montrer sa clémence. Cette heureuse
qualité ne devra s'exercer que dans la vie privée et non dans l'exercice
officiel des fonctions de juge, sans quoi la portée éducatrice de
la vie politique perd toute son efficacité.
S'assurer la docilité des juges
Les magistrats, à cinquante-cinq ans, cesseront toutes fonctions
pour les raisons suivantes :
1° Parce que des hommes âgés s'attachent plus fortement à des idées
préconçues et sont moins capables d'obéir à des ordres nouveaux
;
2° Parce qu'une telle mesure nous permettra d'opérer de fréquents
changements dans la magistrature qui, ainsi, sera docilement soumise
à toute pression de notre part. Tout homme désirant conserver son
poste devra, pour se l'assurer, nous obéir aveuglément.
Pas de juges et de fonctionnaires libéraux
En général, nos juges seront choisis parmi ceux qui comprennent
que leur devoir est de punir et d'appliquer les lois et non de s'attarder
à des rêves de libéralisme qui pourraient porter atteinte à notre
plan d'éducation, comme c'est le cas pour les juges Gentils actuels.
Notre système de renouveler les magistrats nous aidera, en outre,
à détruire toutes les combinaisons qu'ils pourraient former entre
eux ; aussi travailleront-ils uniquement dans l'intérêt du gouvernement
dont leur sort dépendra. La génération future des juges sera formée
de manière à empêcher, instinctivement, toute action qui pourrait
entamer les relations existantes de nos sujets entre eux.
Actuellement, les juges des Gentils sont indulgents pour tous les
genres de crimes, car ils ne se font pas une idée exacte de leur
devoir, pour cette simple raison que les gouvernants, lorsqu'ils
nomment les juges, ne leur inculquent pas cette idée.
Les gouvernants des Gentils, lorsqu'ils nomment leurs sujets à
des postes élevés, ne se soucient pas de leur en expliquer l'importance
et de leur faire comprendre dans quel but les postes en question
ont été créés ; ils agissent comme les animaux lorsque ceux-ci envoient
leurs petits à la recherche d'une proie. Ainsi les gouvernements
des Gentils sont ruinés par leurs propres serviteurs. Nous tirerons
une morale de plus des résultats du système adopté par les Gentils
; elle nous servira à édifier notre gouvernement.
Nous déracinerons toute tendance libérale de chacune des institutions
de propagande importantes dans notre gouvernement, institutions
dont peut dépendre la formation de tous ceux qui seront nos sujets.
Ces postes importants seront exclusivement réservés à ceux qui furent
spécialement formés par nous pour l'administration.
Tout l'or du monde entre nos mains
Observera-t-on que de retraiter prématurément nos fonctionnaires
serait trop dispendieux pour notre gouvernement, je répondrai alors
que, tout d'abord, nous essayerons de découvrir pour de tels fonctionnaires
une occupation privée propre à compenser pour eux la perte de leur
emploi, ou que, d'ailleurs, notre gouvernement étant alors en possession
de tout l'argent du monde, les dépenses ne seront pas à considérer.
Notre autocratie sera logique dans tous ses actes ; aussi toute
décision prise par le bon plaisir de notre gouvernement sera toujours
traitée avec respect et obéie sans condition.
Despotisme absolu
Nous ne tiendrons aucun compte des murmures et des mécontentements,
et nous punirons tout indice de mauvaise humeur si sévèrement, que
chacun tirera de là un exemple applicable à soi-même.
Suppression du droit d'appel
Nous supprimerons le droit d'appel et le réserverons à notre seul
usage, parce que nous ne devons pas laisser se développer parmi
le peuple l'idée que nos juges sont capables de se tromper dans
leurs décisions.
Au cas où un jugement exigerait la révision, nous déposerions immédiatement
le juge en question, et le châtierions publiquement, afin qu'une
telle erreur ne se reproduisît pas.
Je répète ce que j'ai déjà dit : l'un de nos principes les plus
importants sera de surveiller nos fonctionnaires administratifs,
et ceci dans le but exprès de satisfaire la nation, parce qu'elle
peut, de plein droit, exiger qu'un gouvernement ait de bons fonctionnaires.
Sous des apparences patriarcales
Notre gouvernement aura l'apparence d'une mission patriarcale
dévolue à la personne de notre souverain. Notre nation et nos sujets
le regarderont comme un père qui prend soin de satisfaire tous leurs
besoins, de surveiller tous leurs actes et de régler les relations
de ses sujets les uns avec les autres, aussi bien que leurs relations
avec le gouvernement.
Le roi juif du monde
Ainsi le sentiment de respect envers le souverain pénétrera
si profondément dans la nation qu'elle ne pourra plus se passer
de sa sollicitude et de sa direction. Elle ne pourra vivre en paix
sans lui et, finalement, le reconnaître comme son maître absolu.
Le peuple aura pour lui un sentiment de respect si profond qu'il
sera proche de l'adoration, spécialement lorsqu'il se convaincra
que ses fonctionnaires exécutent aveuglément ses ordres et que,
seul, il règne sur eux. Ils se réjouiront de nous voir organiser
leurs vies comme si nous étions des parents désireux d'inculquer
à leurs enfants un vif sentiment du devoir et de l'obéissance.
Sacrifier les individus
En ce qui concerne notre politique secrète, toutes les nations
sont des enfants comme le sont leurs gouvernements. Ainsi que vous
pouvez le voir vous-mêmes, je fonde notre despotisme sur le Droit
et le Devoir. Le droit du gouvernement d'exiger que le peuple remplisse
son devoir est, en lui-même, une obligation du souverain qui est
le père de ses sujets. Le droit de la force lui est accordé, afin
qu'il conduise l'humanité dans la direction voulue par les lois
de la nature, c'est-à-dire vers l'obéissance.
Toute créature en ce monde est en sujétion, soumise tantôt à un
homme, tantôt aux circonstances, tantôt à sa propre nature, en tous
les cas à quelque chose de plus puissant qu'elle-même. Soyons donc
les plus puissants dans l'intérêt de la cause commune.
Nous devons, sans hésitation, sacrifier les individus qui auraient
violé l'ordre existant, parce qu'un châtiment exemplaire est la
solution du grand problème de l'éducation.
Notre roi, patriarche du monde
Le jour où le roi d'Israël posera sur sa tête sacrée la couronne
que lui offrira l'Europe entière, il deviendra le Patriarche du
monde.
Le nombre des victimes qui devront être sacrifiées par notre roi
n'excédera jamais le nombre de celles qui ont été immolées par les
souverains Gentils dans leur poursuite de la grandeur et dans leurs
rivalités.
Notre souverain sera en communication constante avec le peuple
; il lui adressera, du haut des tribunes, des discours qui seront
immédiatement transmis au monde entier.
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SEIZIÈME
PROTOCOLE
L'enseignement
En vue de détruire toute espèce d'entreprise collective autre
que la nôtre, nous annihilerons toute uvre collective dès sa naissance
; en d'autres termes, nous transformerons les universités et les
reconstruirons sur de nouveaux plans.
Les chefs et les professeurs des universités seront spécialement
préparés au moyen de programmes d'action perfectionnés et secrets,
dont ils seront instruits et ne pourront s'écarter sans châtiment.
Ils seront désignés avec soin et dépendront entièrement du gouvernement.
De notre programme, nous exclurons tout l'enseignement de la loi
civile, comme celui de tout autre sujet politique. A un petit nombre
d'hommes, choisis parmi les initiés pour leurs capacités évidentes,
seront dévoilées ces sciences. Les universités n'auront pas le droit
de lancer dans le monde des blancs-becs regardant les nouvelles
réformes constitutionnelles comme si elles étaient des comédies
ou des tragédies, ou se préoccupant de la question politique que
leurs pères eux-mêmes ne comprennent pas.
Une mauvaise connaissance de la politique pour une foule de gens
est la source d'idées utopiques, et en fait de mauvais citoyens.
Vous pouvez vous en rendre compte vous-mêmes d'après le système
d'éducation des Gentils. Nous y avions introduit tous ces principes
afin de pouvoir, avec succès, détruire leur structure sociale, ainsi
que nous y sommes parvenus. Lorsque nous serons au pouvoir, nous
supprimerons des programmes d'éducation tous les sujets qui pourraient
troubler le cerveau de la jeunesse ; nous en ferons des enfants
désobéissants, aimant leur maître et reconnaissant dans sa personne
le pilier principal de la paix et du bien public.
Aux classiques et à l'étude de l'histoire ancienne, qui contiennent
plus de mauvais exemples que de bons, nous substituerons l'étude
des problèmes de l'avenir. Nous effacerons de la mémoire humaine
le passé qui pourrait nous être défavorable, ne laissant subsister
que les faits où s'affirment indubitablement les erreurs des gouvernements
Gentils. Les sujets traitant des questions de la vie pratique, de
l'organisation sociale et des relations des hommes entre eux, comme
aussi des conférences contre les exemples mauvais et égoïstes, qui
sont corrupteurs et font du mal, et d'autres questions semblables
où le raisonnement n'intervient pas, seront au premier plan de notre
système d'éducation. Ces programmes seront spécialement tracés pour
les classes et les castes différentes, dont l'éducation sera tenue
strictement séparée.
Il est de la plus haute importance d'insister sur ce système spécial.
Des écoles pour chaque
caste
Chaque classe ou caste sera instruite séparément, suivant
sa situation particulière et son travail. Un génie a toujours su
et saura toujours comment pénétrer dans une caste plus élevée, mais
à part ce cas tout à fait exceptionnel, il n'est pas utile de mélanger
l'éducation des différentes castes et d'admettre à des rangs supérieurs
des hommes qui prendraient la place de ceux qui sont nés pour les
occuper. Vous savez vous-mêmes combien il fut désastreux pour les
Gentils d'émettre l'idée absolument idiote que nulle différence
ne doit être faite envers les classes sociales.
L'école au service de notre souverain
Afin que le souverain s'assure une place solide dans le cur
de ses sujets, il est nécessaire que, durant son règne, on enseigne
à la nation, aussi bien dans les écoles que dans les lieux publics,
l'importance de son activité et les bonnes intentions de ses entreprises.
Plus de liberté d'enseignement
Nous abolirons toute espèce d'éducation privée. Les jours
de congé, les étudiants et leurs parents auront le droit de se réunir
dans leurs collèges, comme si ceux-ci étaient des clubs. A ces réunions,
les professeurs prononceront des discours, qui passeront pour des
conférences libres, sur des sujets tels que les rapports des hommes
entre eux, les lois et les malentendus qui sont généralement le
résultat d'une fausse conception de la situation sociale des hommes,
et, finalement, ils exposeront les nouvelles théories philosophiques
qui n'ont pas encore été révélées au monde.
Nos théories seront des dogmes de foi
De ces théories, nous ferons des dogmes de foi, nous en servant
comme d'un marche-pied pour notre foi.
Quand j'aurai fini de vous exposer tout mon programme et quand
nous aurons discuté tous nos plans pour le présent et pour l'avenir,
je vous lirai le plan de cette nouvelle doctrine philosophique.
Liberté de pensée
Nous savons, par l'expérience de plusieurs siècles, que les
hommes vivent et sont guidés par des idées, et qu'ils sont influencés
par ces idées grâce à l'éducation ; celle-ci peut leur être donnée
à tout âge avec le même résultat, mais naturellement, par des moyens
différents.
Par une éducation systématique, nous nous chargerons de faire disparaître
tout ce qui pourrait rester de cette indépendance de la pensée,
dont nous nous sommes si largement servis, depuis un certain temps,
pour aboutir à nos fins.
L'enseignement intuitif
Nous avons déjà établi un plan pour subjuguer les esprits,
au moyen de l'enseignement intuitif (l'enseignement par les yeux),
auquel on attribue la propriété de rendre les Gentils incapables
de penser par eux-mêmes ; en sorte que, tels des animaux obéissants,
ils attendent la démonstration d'une idée avant de chercher à la
saisir. L'un de nos meilleurs agents, en France, est Bouroy [Les
traductions allemande, américaine et polonaise donnent : Bourgeois.]
; il a déjà introduit dans ce pays le nouveau système de l'éducation
intuitive.
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DIX-SEPTIÈME PROTOCOLE
Enchaîner les avocats
La profession de légiste rend ceux qui l'exercent froids,
cruels et obstinés ; elle leur enlève tout principe et les oblige
à voir la vie sous un aspect inhumain, mais purement légal. Ils
ont pris l'habitude de considérer les événements au seul point de
vue de savoir ce qu'il y a à gagner en les défendant, au lieu de
considérer quel serait l'effet de cette défense sur le bien-être
général.
Un praticien ne refuse jamais de défendre un cas, quel qu'il soit.
Il s'efforcera d'obtenir l'acquittement, à n'importe quel prix,
en s'attachant à de petits détours de la jurisprudence, pour démoraliser
la Cour.
Nous limiterons donc le champ d'action de cette profession en mettant
les avocats sur le même pied que les magistrats chargés de faire
exécuter la loi. Les avocats, comme les juges, n'auront pas le droit
d'interviewer leurs clients et ne recevront leurs dossiers que lorsque
lesdits clients leur auront été assignés par le tribunal ; ils n'étudieront
ces dossiers que sur des rapports et des documents, et ils ne défendront
leurs clients qu'après qu'ils auront été examinés par le tribunal,
appuyant leur défense sur ce premier examen. Leurs honoraires seront
fixes, sans égard au succès ou à l'insuccès de leur défense. Ils
deviendront ainsi de simples rapporteurs au service de la défense,
faisant contrepoids au plaignant qui sera un rapporteur pour le
compte de l'accusation.
La procédure légale se trouvera ainsi considérablement abrégée.
Par ce moyen nous obtiendrons aussi une défense honnête et impartiale,
que ne guideront pas les intérêts matériels, mais l'intime conviction
de l'avocat. Ceci aura encore l'avantage d'empêcher tout pot-de-vin
ou corruption qui peuvent actuellement se glisser dans les tribunaux
de quelques pays.
Le clergé non juif
Nous avons pris grand soin de discréditer le clergé des Gentils
aux yeux du peuple, et nous avons ainsi réussi à nuire à sa mission
qui aurait pu contrarier gravement nos desseins. L'influence du
clergé sur le peuple diminue chaque jour.
La liberté de conscience
Aujourd'hui, la liberté religieuse est reconnue partout,
et nous ne sommes éloignés que de quelques années du temps où le
christianisme s'effondrera de toutes pièces. Il sera plus facile
encore d'en finir avec les autres religions, mais il est trop tôt
pour discuter sur ce point.
Nous réduirons le clergé et ses enseignements à un rôle si infime,
et nous rendrons son influence si antipathique au peuple, que ses
enseignements auront un effet contraire à celui qu'ils avaient jadis.
Contre le Vatican
Quand le moment sera venu pour nous de détruire complètement
la Cour pontificale, une main inconnue indiquant le Vatican donnera
le signal de l'assaut.
Lorsque, dans sa fureur, le peuple se jettera sur le Vatican, nous
apparaîtrons comme des protecteurs pour arrêter l'effusion du sang.
Par cet acte, nous pénétrerons jusqu'au cur même de cette Cour pontificale,
d'où rien au monde ne pourra nous chasser, jusqu'à ce que nous ayons
détruit la puissance du Pape.
Le roi des Juifs, pape de l'Église
universelle
Le roi d'Israël deviendra le vrai Pape de l'univers, le Patriarche
de l'Église internationale.
Mais, jusqu'à ce que nous ayons réussi à faire la rééducation de
la jeunesse, au moyen de nouvelles religions transitoires, pour
aboutir à la nôtre propre, nous n'attaquerons pas ouvertement les
églises existantes, mais nous les combattrons par la critique qui
a déjà répandu des dissensions parmi elles et qui continuera à le
faire.
Les buts de la presse juive
D'une manière générale, notre presse dénoncera les gouvernements,
les institutions des Gentils, religieuses ou autres, par toutes
sortes d'articles peu scrupuleux, écrits dans l'intention de les
discréditer à un point tel que, seule, notre sage nation est capable
d'atteindre.
La police
Notre gouvernement ressemblera au dieu hindou Vichnou. Chacune
de nos cent mains détiendra un ressort du mécanisme social de l'État.
Nous saurons tout sans avoir recours à l'aide de la police officielle,
que nous avons tellement corrompue pour nuire aux Gentils, qu'elle
ne sert qu'à empêcher le gouvernement de voir les faits clairement.
D'après notre programme, un tiers de la population sera amené à
surveiller le reste, par pur sentiment du devoir, et pour obéir
au principe du service volontaire rendu au gouvernement.
Il n'y aura rien de déshonorant alors d'être un espion ; au contraire,
ce sera regardé comme honorable. D'autre part, les porteurs de fausses
nouvelles seront sévèrement punis, pour empêcher l'abus du privilège
de l'espionnage.
Nous choisirons nos agents dans les hautes et dans les basses classes
de la société ; nous en prendrons parmi les administrations, les
éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les employés, les ouvriers,
les cochers, les valets de pied, etc. Cette force policière n'aura
aucune puissance d'action indépendante et n'aura le droit de prendre
aucune mesure de son propre chef ; par conséquent, le devoir de
cette impuissante police consistera uniquement à servir de témoin
et à faire des rapports. La vérification de ces rapports et de ces
arrestations éventuelles sera l'affaire d'un groupe d'inspecteurs
de police responsables ; les arrestations seront effectuées par
des gendarmes et par la police municipale. Si un délit ou un crime
politique ne sont pas rapportés, celui qui aurait dû les signaler
sera puni pour avoir volontairement caché ce crime ou ce délit,
si l'on peut prouver la dissimulation.
Le Kahal
Nos frères sont tenus d'agir de la même manière, c'est-à-dire
devront, de leur propre initiative, dénoncer à l'autorité compétente
tous les apostats et tous les faits qui seraient contraires à notre
loi. Dans notre gouvernement universel, ce sera donc un devoir,
pour tous les sujets, de servir leur souverain en agissant comme
je viens de le dire.
Pour corrompre les institutions des
Gentils
Une organisation comme la nôtre déracinera tous les abus
de pouvoir et tous les genres si variés de vénalité et de corruption
; elle détruira, en réalité, toutes les idées dont nous avons contaminé
la vie des Gentils par nos théories sur les droits surhumains.
Comment pourrions-nous atteindre notre but de créer le désordre
dans les institutions administratives des Gentils sinon par de tels
moyens ?
Parmi les plus importants de ces moyens de corrompre leurs institutions,
il faut compter l'emploi des agents qui sont susceptibles, étant
donné leur activité destructive, de contaminer les autres en leur
révélant et leur développant leurs tendances corrompues, comme l'abus
de pouvoir ou l'achat sans pudeur des consciences.
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DIX-HUITIÈME PROTOCOLE
Mise en vigueur du système soviétique
Quand viendra pour nous le moment de prendre des mesures
spéciales en mettant en vigueur le système russe actuel de l' «
Okhrana » (le poison le plus dangereux qui puisse attaquer le prestige
de l'État), nous soulèverons, grâce au concours de bons orateurs,
des désordres fictifs parmi le peuple, ou nous l'exciterons à manifester
un mécontentement prolongé. Ces orateurs rencontreront beaucoup
de sympathies, et, grâce à eux encore, on nous excusera de perquisitionner
chez les gens et de les soumettre à certaines restrictions, employant
pour cela les serviteurs que nous avons dans la police des Gentils.
Mesures à prendre contre les conspirateurs
Comme la plupart des conspirateurs le sont par amour de l'art,
ou par celui de bavarder, nous n'y toucherons pas, jusqu'au moment
où nous verrons qu'ils sont prêts d'agir, et nous nous bornerons
à introduire parmi eux ce que nous appellerons un élément de délation.
Il faut se rappeler qu'une puissance perd de son prestige cheque
fois qu'elle découvre une conspiration publique dirigée contre elle-même.
Il y a dans une telle révélation un aveu de faiblesse, et, ce qui
est plus dangereux encore, l'aveu de ses propres erreurs. Il faut
qu'on sache que nous avons détruit le prestige des Gentils régnants
au moyen d'un nombre considérable de meurtres secrets préparés par
nos agents, moutons aveugles de notre bergerie, qu'on persuade facilement
de commettre un crime, si ce crime revêt un caractère politique.
Nous obligerons les gouvernements à convenir de leurs propres faiblesses
en employant ouvertement des mesures de police spéciales, comme
l' « Okhrana », et nous ébranlerons ainsi le prestige de leur puissance.
Surveillance du roi des Juifs
Notre souverain sera protégé par des gardes absolument secrètes,
car jamais nous ne permettrons qu'on puisse penser qu'il est incapable
de détruire à lui tout seul une conspiration quelconque ourdie contre
lui et qui l'oblige à se cacher. Si nous laissions prévaloir une
telle idée, comme elle prévaut parmi les Gentils, nous signerions,
par le fait même, l'arrêt de mort de notre souverain, ou du moins
celui de sa dynastie.
A s'en tenir aux seules apparences, notre chef n'emploiera sa puissance
que dans l'intérêt de ses sujets et jamais pour son propre bien
ou celui de sa dynastie.
En adoptant scrupuleusement cette mise en scène, ses sujets eux-mêmes
honoreront et protégeront son pouvoir qu'ils vénéreront, sachant
que le salut de l'État est attaché à l'existence d'un tel
pouvoir dont dépendra l'ordre public.
Garder le roi ouvertement serait admettre la faiblesse de son pouvoir.
Notre chef sera toujours au milieu de son peuple ; on le verra
entouré d'une foule curieuse d'hommes et de femmes qui occuperont
toujours, comme par hasard, les rangs les plus rapprochés de lui
et qui tiendront à distance la populace sans autre but apparent
que celui de maintenir l'ordre pour l'amour de l'ordre. Cette attitude
apprendra aux autres à savoir se posséder. Lorsqu'un pétitionnaire
essayera de se frayer un passage à travers la foule pour présenter
sa demande, les gens des premiers rangs prendront la pétition et
la remettront au souverain, en présence du pétitionnaire. Chacun
saura ainsi que toutes les pétitions lui parviennent et qu'il s'occupe
lui-même de toutes les affaires.
Un pouvoir n'a de prestige que si les sujets peuvent se dire entre
eux : « Si seulement le roi savait cela ! » ou : « Quand le roi
le saura ».
Le mystère qui entoure la personne du souverain s'évanouit aussitôt
qu'on voit une garde de police autour de lui. Devant une telle garde,
un assassin n'a besoin que d'un peu d'audace pour se croire plus
fort qu'elle ; il prend ainsi conscience de sa force et n'a plus
qu'à guetter le moment favorable pour se lancer contre le roi.
Nous ne prêchons pas cette doctrine aux Gentils, et vous pouvez
voir vous-mêmes les résultats qu'ils ont obtenus avec les gardes
officielles.
Un simple soupçon doit suffire
Notre gouvernement arrêtera ceux qu'à tort ou à raison il
soupçonnera coupables de crimes politiques. Il serait regrettable
que, dans la crainte de commettre une erreur judiciaire, on donnât
à de tels criminels l'occasion d'échapper. Nous ne leur témoignerons,
certes, aucune pitié. Il sera peut-être possible, dans certains
cas exceptionnels, d'admettre des circonstances atténuantes, lorsqu'il
s'agira de crimes de droit commun ; mais il n'y aura pas d'excuse
pour le crime politique, c'est-à-dire pour des gens mêlés à la politique
que, seuls, les gouvernants ont le droit de comprendre. Et, à dire
vrai, tous les souverains ne sont pas aptes à comprendre la vraie
politique.
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DIX-NEUVIÈME
PROTOCOLE
Pétitions et propositions
Nous interdirons aux individus de se mêler de politique ;
mais, d'autre part, nous encouragerons toute espèce de rapport ou
de pétition concernant l'amélioration de la vie sociale et nationale,
soumis à l'approbation du gouvernement. Car, par ce moyen nous serions
tenus au courant des erreurs de notre gouvernement, d'une part,
et des idéals de nos sujets, de l'autre. Aux demandes qui seraient
ainsi présentées, nous répondrions, soit en les acceptant, soit
en faisant valoir contre elles un argument frappant, pour bien prouver
que leur réalisation est impossible, parce qu'elles reposent sur
une mesquine conception des affaires.
Répression des troubles et des émeutes
On pourrait comparer les effets de la sédition à ceux que
produisent, sur l'éléphant, les aboiements d'un roquet. Si le gouvernement
est bien organisé, non pas au point de vue de sa police, mais à
un point de vue social, le chien aboie sans se rendre compte de
la force de l'éléphant ; mais que celui-ci montre une bonne fois
sa force, et le chien se taira sur l'heure et il agitera sa queue
dès qu'il apercevra l'éléphant.
Déshonorer les criminels politiques
Pour enlever au crime politique son auréole de bravoure nous
placerons ceux qui l'auront commis au rang des autres criminels
; ils iront de pair avec les voleurs, les assassins et autres malfaiteurs
du même genre odieux. L'opinion publique ne fera plus alors de différence
entre les crimes politiques et les crimes vulgaires et les chargera
d'égal opprobre.
Nous avons fait tous nos efforts pour empêcher les Gentils d'adopter
cette méthode particulière de traiter les crimes politiques. Nous
avons employé pour cela la presse, le public, la parole et des manuels
classiques d'histoire habilement conçus. Nous avons inspiré l'idée
qu'un condamné pour crime politique était un martyr, puisqu'il mourait
pour l'idée du bien commun. Une telle réclame a multiplié le nombre
des libéraux et grossi les rangs de nos agents de milliers de Gentils.
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VINGTIÈME PROTOCOLE
La science financière et
les impôts
Je vais traiter aujourd'hui de notre programme financier
que j'ai gardé pour la fin de mon rapport parce que c'est la question
la plus difficile, celle qui sera la dernière clause de nos plans.
Avant de discuter ce point, je veux vous rappeler ce que j'ai déjà
dit plus haut, à savoir que toute notre politique repose sur ces
chiffres.
Quand nous arriverons au pouvoir, notre gouvernement autocratique
évitera, dans son propre intérêt, de faire peser de trop lourds
impôts sur le peuple et ne perdra jamais de vue le rôle qu'il doit
jouer : celui de père protecteur.
L'impôt sur les fortunes
Mais, comme l'organisation du gouvernement absorbera des
sommes d'argent considérables, il est de toute nécessité de se procurer
les fonds indispensables pour y subvenir. Il nous faudra donc employer
de grandes précautions en élaborant cette question et voir que la
charge des impôts soit justement répartie.
Notre souverain sera, grâce à une fiction légale, propriétaire
de tous les biens, ce qui est facilement réalisable. Il pourra lever
les sommes nécessaires pour régulariser la circulation de l'argent
dans le pays.
Dès lors, le meilleur moyen de faire face aux dépenses du gouvernement
sera l'établissement d'un impôt progressif sur la propriété. Ainsi
les impôts seront couverts sans opprimer ni ruiner le peuple, et
la charge qui incombera à chacun sera proportionnée à ce qu'il possédera.
Il faudra que les riches comprennent qu'il est de leur devoir de
céder au gouvernement une part du surplus de leurs richesses, puisque
le gouvernement leur garantit la possession paisible du reste de
leurs biens et leur donne le droit de s'enrichir par des moyens
honnêtes. Je dis « honnêtes » parce que le contrôle de la propriété
rendra le vol impossible au point de vue légal.
Comme cette réforme sociale est la principale garantie de la paix
et qu'elle ne souffre aucun délai, nous devons la mettre au premier
plan de notre programme.
Chaque fois que les impôts ont pesé sur les pauvres, la révolution
s'en est suivie, au grand préjudice du gouvernement qui, en essayant
de tirer de l'argent des pauvres, risque fort de n'en pas obtenir
des riches.
L'impôt sur le capital diminuera l'accroissement de la fortune
privée à laquelle, jusqu'ici, nous avons, à dessein, permis d'augmenter,
pour qu'elle soit un contrepoids au gouvernement des Gentils et
à leurs finances.
Un impôt progressif, réparti suivant la fortune de chacun, produira
un revenu beaucoup plus important que ne le fait le système actuel
de répartition égale pour tous. Ce système nous est, en ce moment,
des plus favorables ; il engendre le mécontentement parmi les Gentils
(Remarquer que cette conférence eut lieu en 1901.) (Note du texte.)
La puissance de notre souverain reposera principalement sur ce
fait qu'il sera la garantie de l'équilibre du pouvoir et de la paix
perpétuelle du monde. Pour obtenir une telle paix, il est naturel
que les capitalistes cèdent une partie de leurs revenus pour sauvegarder
le gouvernement dans son action.
Les dépenses du gouvernement doivent être fournies par ceux qui
peuvent le mieux les supporter et dont on peut tirer de l'argent.
Cette mesure éteindra la haine des pauvres pour les riches en qui
ils reconnaîtront les auxiliaires financiers indispensables de l'État
et les soutiens de la paix et du bien public ; car les classes pauvres
comprendront que les riches fournissent les moyens de leur procurer
les avantages sociaux.
Pour que les classes intelligentes qui, seules, payeront l'impôt,
n'aient pas lieu de se plaindre outre mesure du nouveau système
de répartition, nous leur soumettrons des comptes détaillés, dans
lesquels nous indiquerons de quelle manière on emploie leur argent,
sans qu'il soit fait mention, cela va sans dire, de ce qui sera
attribué aux besoins particuliers du souverain et aux nécessités
de l'administration.
Le souverain n'aura aucune propriété personnelle, puisque tout
lui appartiendra dans l'État, car si l'on admettait que le
souverain pût posséder une propriété privée, il semblerait que tout
dans l'État ne fût pas sa propriété.
Les parents du souverain - sauf son héritier qui sera entretenu
par l'État - devront servir l'État, soit comme fonctionnaires,
soit dans un emploi quelconque, afin de conserver le droit de posséder
; le privilège d'être de sang royal ne leur vaudrait pas celui de
vivre aux frais de l'État.
Principe de l'impôt progressif du timbre
Il y aura un droit de timbre progressif sur toutes les ventes,
les achats et les successions. Toute transaction qui ne porterait
pas le timbre requis sera considérée comme illégale, et le premier
propriétaire aura à payer à l'État un pourcentage sur ledit
droit à compter du jour de la vente.
Toutes les reconnaissances de transactions devront être remises,
chaque semaine, au contrôleur local des contributions, avec les
noms et prénoms du nouveau et de l'ancien propriétaires, ainsi que
leurs adresses permanentes.
Il sera nécessaire d'employer la même méthode pour toute transaction
dépassant un certain chiffre, c'est-à-dire dépassant le chiffre
moyen des dépenses quotidiennes. La vente des objets de première
nécessité ne sera timbrée qu'avec un timbre ordinaire de valeur
fixe.
Comptez seulement combien de fois le montant de cette taxe dépassera
le revenu des gouvernements des Gentils.
L'argent doit circuler
L'État devra avoir en réserve un capital donné et,
au cas où le produit des impôts excéderait cette somme, le surplus
des rentrées serait mis en circulation. Ce reliquat sera employé
à toutes sortes de travaux publics.
La direction de tels travaux serait confiée à un ministre d'État
: les intérêts des classes ouvrières seraient ainsi intimement liés
à ceux de l'État et du souverain. Une partie du reliquat
servirait encore à distribuer des primes aux inventeurs et aux producteurs.
Il est absolument essentiel de ne pas laisser dormir l'argent dans
les banques de l'État, du moins au-delà de la somme nécessaire
pour faire face à une dépense spéciale. L'argent est fait pour circuler,
et toute congestion monétaire est fatale à la marche des affaires
publiques ; l'argent est, en effet, comme l'huile, dans les rouages
de l'État ; si l'huile devient trop épaisse, le mécanisme
s'encrasse et la machine s'arrête.
Le fait d'avoir substitué, pour une large part, le papier à la
monnaie courante vient de créer le malaise dont nous parlons et
dont il est facile de saisir les conséquences.
Rôle de la Cour des Comptes
Nous instituerons aussi une Cour des Comptes qui permettra au souverain
de connaître exactement les dépenses et les revenus du gouvernement.
Toute la comptabilité sera scrupuleusement tenue à jour - excepté
pour le mois courant et celui qui précède.
La seule personne qui ne saurait avoir d'intérêt à voler l'État
est le souverain, puisqu'il en est le propriétaire. C'est pourquoi
son contrôle coupera court à toute possibilité de coulage et de
gaspillage.
Suppression des réceptions protocolaires
Toutes réceptions purement protocolaires, qui sont pour le
souverain une telle perte de temps si précieux, seront supprimées,
afin de lui laisser davantage de loisirs pour s'occuper des affaires
de l'État. Dans notre gouvernement, le souverain ne sera
pas entouré de courtisans, qui, en général, font la cour au monarque
par amour du faste, mais qui n'ont, au fond du cur, que leur intérêt
propre et non le désir du bien public.
L'origine des crises économiques
Nous n'avons réussi à faire éclore toutes les crises économiques,
si habilement préparées par nous dans les pays des Gentils, qu'en
retirant l'argent de la circulation. L'État se trouve obligé,
pour ses emprunts, de faire appel aux grosses fortunes, qui sont
congestionnées par le fait que l'argent a été retiré au gouvernement.
Ces emprunts constituent une lourde charge pour les États
qui sont obligés de payer des intérêts et qui se trouvent ainsi
obérés.
La concentration de la production par le capitalisme a sucé jusqu'à
la dernière goutte toute la force productrice, et, avec elle, toute
la richesse de l'État.
La circulation de l'argent, problème
vital
L'argent ne peut, actuellement, satisfaire tous les besoins
des classes ouvrières, parce qu'il n'y en a pas assez pour circuler
partout.
Il faut que l'émission de la monnaie courante corresponde à l'importance
de la population : et, du premier jour de leur naissance, les enfants
doivent être comptés comme des unités de plus à satisfaire. La révision
de la quantité de monnaie mise en circulation doit être faite de
temps à autre : c'est une question vitale pour le monde entier.
Condamnation de l'étalon-or
Vous savez, je pense, que l'étalon-or a été la perte de tous
les États qui l'ont adopté, parce qu'il ne peut satisfaire
tous les besoins des populations, d'autant plus que nous avons fait
tous nos efforts pour obtenir son accaparement et le faire retirer
de la circulation.
La monnaie future
Notre gouvernement mettra en circulation la quantité de monnaie
en proportion avec la force ouvrière du pays, et cette monnaie sera
en papier ou même en bois.
Nous émettrons une quantité de monnaie suffisante pour que chacun
de nos sujets puisse en avoir suffisamment, ajoutant à chaque naissance
et diminuant à chaque décès la somme correspondante.
Les comptes du gouvernement seront tenus par des gouvernements
locaux séparés et par des bureaux provinciaux.
Faites ce que je dis
Pour qu'il ne puisse y avoir de retards dans le paiement
des dépenses de l'État, le souverain lui-même donnera des
ordres fixant les dates des paiements. Ainsi disparaîtra le favoritisme
qui existe, dans certains ministères des finances, à l'égard d'autres
ministères.
Les comptes des revenus et des dépenses seront tenus ensemble pour
qu'ils puissent toujours être comparés.
Les plans que nous ferons pour réformer les institutions financières
des Gentils seront présentés de telle manière qu'ils n'attireront
jamais leur attention. Nous indiquerons la nécessité de réformes
comme provenant de l'état de désordre auquel ont atteint les finances
des Gentils. Nous montrerons que la première raison de ce mauvais
état des finances provient de ce qu'au début de l'année financière
on commence par faire une évaluation approximative du budget dont
l'importance augmente chaque année, parce que, tel qu'il est, il
suffit à peine pour aller jusqu'à la fin du premier semestre ; on
propose une révision, on ouvre de nouveaux crédits, qui, généralement,
sont absorbés au bout de trois mois ; on vote alors un budget supplémentaire,
et, pour boucler le budget, il faut encore voter des crédits pour
sa liquidation. Le budget de l'année est basé sur le chiffre des
dépenses de l'année précédente ; or, il y a, chaque année, un écart
de 50 % entre la somme nominale et la somme perçue, ce qui fait
qu'au bout de dix ans le budget annuel a triplé. C'est à cette façon
de procéder, tolérée par les gouvernements insouciants des Gentils,
que leurs réserves ont été taries. Aussi, lorsque sont venus les
emprunts, leurs caisses se sont vidées et ils ont été sur le point
de faire banqueroute.
Vous comprendrez aisément que nous n'adopterons pas cette manière
de conduire les affaires financières que nous avons conseillée aux
Gentils.
Les emprunts, faiblesse de l'État
Chaque emprunt prouve la faiblesse du gouvernement et son
incapacité de comprendre ses propres droits. Tout emprunt, comme
l'épée de Damoclès, est suspendu sur la tête des gouvernants, qui,
au lieu de lever directement l'argent dont ils ont besoin en établissant
des impôts spéciaux, s'en vont, chapeau bas, chez nos banquiers.
Les emprunts étrangers sont comme des sangsues : on ne peut les
détacher du corps de l'État, il faut qu'elles tombent d'elles-mêmes,
ou bien que le gouvernement réussisse à s'en débarrasser. Mais les
gouvernements des Gentils n'ont aucun désir de secouer ces sangsues
; bien au contraire, ils en accroissent le nombre, se condamnant
ainsi à mort par la perte de sang qu'ils s'infligent. A tout prendre,
un emprunt étranger est-il autre chose qu'une sangsue ? Un emprunt
est une émission de valeurs d'État qui comporte l'obligation
de payer les intérêts de la somme empruntée suivant un taux donné.
Si l'emprunt est émis à 5 %, au bout de vingt ans l'État
aura déboursé, sans aucune nécessité, une somme égale au montant
de l'emprunt, et cela pour le simple paiement des intérêts. Au bout
de quarante ans, cette somme aura été déboursée deux fois, et trois
fois au bout de soixante ans, l'emprunt lui-même demeurant impayé.
D'après ce calcul, il est évident que de tels emprunts, sous le
régime actuel des impôts (1901), arrache ses derniers centimes au
pauvre contribuable, et cela pour payer les intérêts aux capitalistes
étrangers, auxquels l'État emprunte l'argent. L'État
ferait bien mieux de recueillir les sommes nécessaires en levant
un impôt qui ne le grèverait pas d'intérêt à payer.
Tant que les emprunts furent nationaux, les Gentils faisaient tout
simplement passer l'argent des pauvres dans la poche des riches
; mais, lorsque, à force de corruption, nous eûmes acheté les agents
nécessaires, les emprunts étrangers furent substitués aux emprunts
nationaux, et toute la richesse des États se rua dans nos
coffres, si bien que les Gentils en vinrent à nous payer une sorte
de tribut.
Par leur négligence dans la conduite des affaires de l'État,
ou par la vénalité de leurs ministres, ou par leur ignorance des
choses financières, les souverains des Gentils ont rendu leurs pays
à tel point débiteurs de nos banques qu'ils ne pourront jamais payer
leurs dettes. Vous devez comprendre quelles peines nous a coûté
l'établissement d'un tel état de choses.
Les futurs emprunts d'État
Dans notre gouvernement, nous aurons grand soin qu'il ne
puisse se produire d'arrêt dans la circulation de l'argent ; nous
n'aurons donc pas de ces emprunts d'État, sauf un seul consistant
en bons du Trésor, émis à 1 % ; ce faible pourcentage n'exposant
pas l'État à être saigné par les sangsues.
Le droit d'émettre des valeurs appartiendra exclusivement aux sociétés
commerciales. Celles-ci n'auront aucune difficulté à payer les intérêts
sur leurs bénéfices parce qu'elles empruntent de l'argent pour leurs
entreprises commerciales, tandis que l'État ne peut tirer
aucun bénéfice de ses emprunts, puisqu'il ne les fait que pour dépenser
l'argent qu'il en reçoit.
L'État deviendra créancier
L'État achètera, lui aussi, des valeurs commerciales
; il deviendra, à son tour, un créancier au lieu d'être débiteur
et de payer tribut comme il le fait de nos jours. Ceci mettra fin
à l'indolence et à la paresse qui nous rendaient service tant que
les Gentils étaient indépendants, mais qui seraient honnies dans
notre gouvernement.
La faillite, seule issue pour les non-juifs
Le vide qui existe dans le cerveau purement bestial des Gentils
est suffisamment prouvé par le fait qu'ils ne comprennent pas qu'en
nous empruntant de l'argent ils auront, un jour ou l'autre, à soustraire
des ressources du pays le capital emprunté avec ses intérêts. Il
aurait été plus simple de prendre, tout de suite, l'argent des leurs,
auxquels ils n'auraient pas eu à payer d'intérêts. Voilà qui prouve
notre génie et le fait que notre peuple a été choisi par Dieu. Nous
avons si bien présenté les choses que les Gentils ont cru qu'il
y avait pour eux un bénéfice à tirer des emprunts.
Nos calculs, que nous exposerons en temps voulu et qui ont été
élaborés au cours des siècles, tandis que les Gentils gouvernaient,
différeront des leurs par leur extrême clarté et convaincront le
monde des avantages de nos plans nouveaux. Ces plans mettront fin
aux abus qui nous ont permis de nous rendre maîtres des Gentils
et que nous ne tolérerons pas sous notre règne. Notre budget sera
compris de telle façon qu'il sera impossible au souverain, comme
au plus petit employé, de distraire la moindre somme d'argent sans
être vu, ou de lui donner un tout autre emploi que celui qui a été
prévu.
Il est impossible de gouverner avec succès si l'on n'a pas un plan
fixe bien défini. Les chevaliers et les héros eux-mêmes périssent
s'ils s'aventurent dans un chemin sans savoir où il conduit et s'ils
partent en voyage sans s'être convenablement approvisionnés.
Les souverains des Gentils, encouragés par nous à abandonner leurs
devoirs, pour ne penser qu'à paraître, à recevoir fastueusement
et à se divertir de toute manière, nous ont servi d'écran pour dissimuler
nos intrigues.
Les rapports de leurs partisans, envoyés pour représenter le souverain
en public, étaient faits, en réalité, par nos agents. Ces rapports
étaient toujours rédigés de façon à plaire aux souverains à l'esprit
borné.
On ne manquait pas de les assaisonner de projets variés d'économie
future. Ils auraient pu demander : « Comment pourrait-on économiser
? Serait-ce par de nouveaux impôts ? » Mais ils ne posaient aucune
question semblable aux lecteurs de nos rapports.
Vous savez vous-mêmes à quel chaos financier ils ont abouti, par
leur propre négligence ; ils ont fait banqueroute, en dépit de tous
les durs efforts de leurs sujets.
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VINGT ET UNIÈME
PROTOCOLE
Mécanisme des emprunts nationaux
Je veux maintenant reprendre le sujet de notre dernier entretien
et vous donner une explication détaillée sur les emprunts nationaux.
Je ne parlerai plus des emprunts étrangers, parce qu'ils ont rempli
nos coffres de l'argent des Gentils, et encore parce que notre gouvernement
universel n'aura pas de voisins à qui emprunter d'argent.
Nous avons employé la corruption des hauts fonctionnaires et la
négligence des souverains des Gentils pour faire verser à l'État
deux et trois fois l'argent par nous avancé, et dont, en réalité,
il n'avait pas besoin. Qui pourrait en faire autant à notre égard
? Je passe donc aux détails sur les emprunts nationaux.
En annonçant l'émission d'un emprunt national, le gouvernement
ouvre une souscription. Pour que les valeurs émises soient à la
portée de tous, elles sont à très bas prix. Les premiers souscripteurs
peuvent acheter au-dessous du pair. Le second jour, le prix augmente,
pour donner l'impression que tout le monde se les arrache.
Quelques jours plus tard, les coffres du Trésor sont pleins de
l'argent souscrit surabondamment. (Pourquoi continue-t-on de prendre
l'argent lorsque l'emprunt est couvert et au-delà ?) La souscription
est, évidemment, bien supérieure à la somme inscrite pour l'emprunt
; c'est là qu'est tout le succès : le public a toute confiance dans
le gouvernement !
Les dettes d'État et les impôts
Mais, quand la farce est jouée, il ne reste plus que le fait
d'une énorme dette à payer. Et, pour en servir les intérêts, il
faut que le gouvernement ait recours à un nouvel emprunt qui n'annule
pas la dette de l'État mais qui l'augmente, tout au contraire.
Lorsqu'il ne lui est plus possible d'emprunter, l'État lève
de nouveaux impôts pour arriver à payer les intérêts de ses emprunts.
Ces impôts ne sont pas autre chose que des dettes qui couvrent d'autres
dettes.
Les conversions d'emprunts
Nous arrivons alors aux conversions d'emprunts, mais ces
conversions ne font que diminuer la somme d'intérêts à payer, sans
éteindre la dette. De plus, on ne peut les faire qu'avec le consentement
des créanciers. Lorsqu'on annonce ces conversions, on laisse le
droit aux créanciers de les accepter ou non, et, dans ce dernier
cas, ils peuvent retirer leur argent. Si tout le monde retirait
son argent, l'État se trouverait pris dans ses propres filets
et ne pourrait satisfaire toutes les demandes. Par bonheur pour
les gouvernements, les Gentils n'entendent pas grand'chose aux questions
financières, et ils ont toujours préféré consentir à une diminution
de leurs valeurs et à une réduction des intérêts, plutôt que de
risquer de nouveaux placements : c'est ainsi qu'ils ont souvent
aidé l'État à se libérer de ses dettes s'élevant, dans certains
cas, à plusieurs millions.
Les Gentils n'oseraient pas opérer de même pour les emprunts étrangers,
sachant très bien que nous exigerions alors tous nos capitaux.
Ne pas éveiller la méfiance du peuple
En agissant de la sorte, le gouvernement admettrait ouvertement
son insolvabilité, ce qui montrerait au peuple que ses intérêts
n'ont rien de commun avec ceux de l'État. J'attire tout particulièrement
votre attention sur ce point, comme sur le suivant.
La consolidation des emprunts nationaux
Tous les emprunts nationaux sont, actuellement, consolidés
par ce qu'on appelle des emprunts provisoires, dont l'échéance est
de courte durée. Ces emprunts sont couverts au moyen de dépôts dans
les banques d'État ou à la Caisse d'épargne. Cet argent étant
à la disposition de l'État pendant un temps considérable,
il est employé à payer les intérêts des emprunts étrangers, et le
gouvernement remplace l'argent qu'il prend dans ces banques par
des valeurs d'État. Ce sont ces valeurs qui couvrent tous
les déficits dans les coffres des gouvernements des Gentils.
Détruire le marché des valeurs
Toutes ces opérations frauduleuses disparaîtront lorsque
notre souverain montera sur le trône universel. Nous détruirons
également le marché des valeurs, parce que nous ne permettrons pas
que notre prestige puisse être ébranlé par la hausse ou la baisse
de nos fonds, dont la valeur nominale sera fixée par la loi, sans
possibilité de fluctuation. La hausse est la cause de la baisse,
et c'est par les hausses que nous sommes arrivés à discréditer les
fonds publics des Gentils.
Monopoliser les affaires commerciales
Nous substituerons aux marchés des valeurs d'énormes administrations
d'État, dont le service consistera à taxer, suivant les ordres
reçus, les entreprises commerciales. Ces administrations seront
à même de lancer sur le marché des millions d'actions commerciales
ou de les acheter en un seul jour. Toutes les affaires commerciales
seront ainsi entre nos mains.
Vous pouvez imaginer quelle force sera la nôtre !
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VINGT-DEUXIÈME PROTOCOLE
Nos plans secrets
Dans tout ce que je vous ai dit jusqu'ici, j'ai cherché à
vous faire un tableau exact du mystère des événements actuels et
de ceux du passé ; tous voguent au gré des flots du Destin, et nous
en verrons le résultat dans un avenir prochain. Je vous ai montré
nos plans secrets mis à exécution dans nos rapports avec les Gentils,
puis notre politique financière. Je n'ai plus que quelques mots
à ajouter.
L'or est entre nos mains
La plus grande force des temps présents est concentrée entre nos
mains : c'est l'or. En deux jours, nous pouvons en faire sortir
de nos trésors secrets n'importe quelle somme.
Est-il nécessaire, après cela, de prouver que notre gouvernement
est voulu par Dieu ? Est-il admissible qu'avec d'aussi vastes richesses
nous ne soyons pas capables de prouver que tout l'or accumulé pendant
tant de siècles ne nous soit une aide pour faire triompher notre
vraie cause pour le bien, c'est-à-dire pour la restauration de l'ordre
sous notre gouvernement ?
Peut-être faudra-t-il employer la violence, mais cet ordre sera
définitivement établi. Nous prouverons que nous sommes les bienfaiteurs
qui avons rendu au monde torturé la paix et la liberté perdues.
Nous donnerons au monde l'occasion de ressaisir cette paix et cette
liberté, mais à une condition expresse : celle d'adhérer strictement
à nos lois. De plus, nous rendrons évident à tous que la liberté
ne consiste pas dans la dissolution, ni dans le droit de faire tout
ce qui plaît ; que la position de la puissance d'un homme ne lui
confère pas le droit de proclamer des principes destructeurs comme
la liberté de religion, l'égalité ou autres idées analogues. Nous
démontrerons clairement que la liberté individuelle ne donne pas
le droit de s'agiter ou d'exciter les autres par des discours ridicules
adressés aux masses en délire. Nous enseignerons au monde que la
vraie liberté consiste seulement dans l'inviolabilité de la personne
et de la propriété de ceux qui adhèrent à toutes les lois de la
vie sociale, que la position d'un homme dépendra de sa conception
des droits d'autrui et que sa dignité lui défend d'avoir sur lui-même
des idées fantastiques.
Ne céder devant aucun droit
Notre domination sera glorieuse parce qu'elle sera forte
et qu'elle gouvernera et guidera, sans se mettre à la remorque des
chefs de la populace ou d'orateurs, quels qu'ils soient, clamant
des paroles insensées qu'ils appellent de grands principes et qui
ne sont, en réalité, que des utopies. Notre puissance sera l'organisatrice
de l'ordre, principe du bonheur public. Le prestige de cette puissance
lui attirera une adoration mystique, en même temps que l'assujettissement
de toutes les nations. Une vraie puissance ne doit céder devant
aucun droit, pas même devant celui de Dieu. Personne n'osera s'en
approcher avec l'intention de la diminuer, ne fût-ce que d'un fil.
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VINGT-TROISIÈME PROTOCOLE
Combattre le luxe
Pour que les hommes s'habituent à nous obéir, il faut qu'ils
soient élevés dans la simplicité ; c'est pourquoi nous réduirons
la production des objets de luxe. De cette façon, nous imposerons
aussi les bonnes murs que viennent corrompre les rivalités engendrées
par le luxe.
Encourager le travail
Nous encouragerons le travail manuel pour faire du tort aux
manufactures privées.
La nécessité de telles réformes se manifeste dans ce fait que les
grands usiniers incitent souvent leurs ouvriers contre le gouvernement,
peut-être même sans s'en douter.
Le problème du chômage
Le peuple employé dans les industries locales ne sait pas
ce que c'est que le « chômage » ; c'est ce qui l'attache à l'ordre
existant et lui fait soutenir le gouvernement ; mais il n'y a pas
de plus grand danger pour le gouvernement que le chômage.
Pour nous, le chômage aura terminé son uvre lorsque, par lui, nous
aurons obtenu le pouvoir.
L'ivrognerie sera également prohibée comme un crime de lèse-humanité
et punie comme tel, car l'alcool ravale l'homme au niveau de la
bête.
Les nations ne se soumettent aveuglément qu'à un pouvoir fort,
absolument indépendant, ayant en main une épée pour se défendre
contre toute insurrection sociale. Pourquoi exigeraient-elles que
leur souverain soit un ange ? Il faut qu'il soit la personnification
de la force et de la puissance.
Le monde actuel sombrera dans l'anarchie
Un chef doit surgir : il supprimera les gouvernements existants
que faisait vivre une foule dont nous avons amené la démoralisation
en la jetant dans les flammes de l'anarchie. Le chef en question
commencera par éteindre ces flammes qui jaillissent sans cesse de
tous côtés.
Pour obtenir un tel résultat, il devra détruire toutes les sociétés
capables d'allumer l'incendie, même s'il doit pour cela répandre
son propre sang. Il devra former une armée bien organisée qui combattra,
sans trêve, l'infection de l'anarchie, véritable poison pour un
gouvernement.
Notre roi sera l'élu de Dieu
Notre souverain sera l'élu de Dieu, avec la mission de détruire
toutes les idées provenant de l'instinct et non de la raison, de
la brutalité et non de l'humanité. Ces idées sont à l'ordre du jour,
couvrant de la bannière du droit et de la liberté leurs rapines
et leurs violences.
De telles idées ont détruit toutes les organisations sociales,
préparant ainsi le règne du roi d'Israël.
Mais leur rôle sera fini lorsque commencera le règne de notre souverain.
C'est alors qu'il faudra les balayer pour purifier de toute souillure
le chemin de notre roi.
Nous pourrons alors dire aux nations : « Priez Dieu et courbez-vous
devant Celui qui est marqué du sceau des prédestinés et dont Dieu
Lui-même guide l'étoile, afin que nul autre que Lui ne puisse libérer
l'humanité de tout péché. »
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VINGT-QUATRIÈME
PROTOCOLE
Comment affermir la domination
de la dynastie de David
Nous allons parler, maintenant, de la manière dont nous affermirons
la dynastie de David pour qu'elle puisse durer jusqu'à la fin des
temps.
Notre procédé consistera particulièrement dans les mêmes principes
qui valurent à nos Sages le gouvernement des affaires du monde,
c'est-à-dire la direction de l'éducation de toute la race humaine.
Plusieurs membres de la famille de David prépareront des rois et
leurs successeurs, qui seront élus non par droit d'hérédité, mais
d'après leur valeur. Ces successeurs seront initiés à nos mystères
politiques secrets et à nos plans de gouvernement, en prenant toute
précaution pour que nul autre ne puisse les connaître.
De telles mesures seront nécessaires, afin que tout le monde sache
que seuls sont capables de gouverner ceux qui ont été initiés aux
mystère de l'art politique. Ce n'est qu'à ces hommes seuls qu'on
apprendra comment il faut appliquer nos plans dans la pratique,
en se servant de l'expérience des siècles passés. On les initiera
aux conclusions à déduire de toutes les observations qu'ils pourront
faire sur notre système politique et économique et à toutes les
sciences sociales. En un mot, on leur dira le véritable esprit des
lois qui ont été établies par la nature elle-même pour gouverner
l'humanité.
Plus d'hérédité naturelle
Les successeurs directs du souverain sont écartés si, pendant
leur éducation, on s'aperçoit qu'ils sont frivoles ou trop sensibles,
ou s'ils montrent quelque autre tendance susceptible de nuire à
leur puissance ou de les rendre incapables de gouverner et d'être
même un danger pour le prestige de la couronne.
Nos Sages ne confieront les rênes du gouvernement qu'à des hommes
capables de régner avec fermeté, au risque peut-être d'être cruels.
En cas de maladie ou de perte d'énergie, notre souverain sera obligé
de passer les rênes du gouvernement à tel membre de sa famille qui
se serait montré plus capable que lui.
Les plans du roi pour le présent et, plus encore, pour l'avenir
ne seront même pas connus de ceux que l'on appellera ses conseillers
les plus intimes.
Notre roi et ses trois
conseillers
Seul notre souverain
et ses trois initiateurs connaîtront l'avenir.
Notre roi, incarnation
du Destin
Le peuple croira reconnaître le Destin lui-même et toutes
ses voies humaines dans la personne du souverain qui gouvernera
avec une fermeté inébranlable, exerçant son contrôle sur lui-même
et sur l'humanité. Personne ne connaîtra les intentions du souverain
quand il donnera ses ordres ; nul n'osera donc entraver sa course
mystérieuse.
Il faut, naturellement, que notre souverain ait un cerveau capable
d'exécuter nos plans. Il ne montera donc sur le trône que lorsque
ses facultés intellectuelles auront été vérifiées par nos Sages.
Pour s'assurer l'amour et la vénération de tous ses sujets, notre
souverain devra souvent leur adresser la parole en public. Les deux
puissances, celle du peuple et celle du souverain, s'harmoniseront
au contact, au lieu de rester séparées, comme chez les Gentils,
où l'une regardait l'autre avec terreur.
Il nous fallait maintenir ainsi ces deux puissances dans cet état
de terreur mutuelle, pour qu'une fois séparées elles tombassent
dans nos mains.
Notre souverain doit être irréprochable
Le roi d'Israël ne devra pas être dominé par ses passions, particulièrement
par la sensualité. Il ne laissera pas dominer les instincts animaux
qui affaibliraient ses facultés mentales. La sensualité, plus que
toute autre passion, détruit, fatalement, toutes les facultés de
l'intelligence et de la prévoyance ; elle dirige la pensée des hommes
vers le plus mauvais côté de la nature humaine.
La Colonne de l'Univers, en la personne du Gouverneur du Monde,
issu de la Sainte Race de David, doit renoncer à toutes passions
pour le bien de son peuple.
Notre souverain doit être irréprochable.
FIN
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